Jean Capart est considéré à juste titre comme le père de l’égyptologie belge en tant que discipline scientifique et historique. Après une longue carrière de près de 50 ans au service de l’égyptologie, il a laissé un patrimoine archivistique hors du commun.
Au centre de celui-ci : l’abondante correspondance de Jean Capart et de ses collaborateurs et successeurs. Tous les grands noms de l’égyptologie mondiale du 20e siècle s’y retrouvent, sans compter de nombreuses autres personnalités marquantes du monde politique, scientifique ou artistique belge et étranger. En tout : des milliers de lettres (entrantes et sortantes) échangées entre les dirigeants de l’association et leurs correspondants réguliers ou occasionnels, célèbres ou anonymes.
À côté de cette manne documentaire, on trouve les manuscrits et les épreuves des livres de Jean Capart, les textes de ses articles et de ses conférences, ainsi que ses carnets et rapports de fouilles. Mais aussi des plans, des affiches, des photographies, des dessins, des caricatures, etc. À cela viennent se greffer les archives de l’Association Internationale des Papyrologues dont la Fondation est le dépositaire. Nous sommes donc en présence d’un témoignage irremplaçable sur l’histoire de l’égyptologie, de la papyrologie et du monde des musées, d’un véritable condensé de l’histoire intellectuelle belge, européenne et mondiale.
En 2016, l’historien Jean Michel Bruffaerts attire l’attention de Dominique et Gilles Capart sur l’importance de préserver ce patrimoine et de le rendre disponible aux historiens et au grand public. Le Fonds Jean Capart, hébergé par la Fondation Roi Baudouin est créé le 5 mai 2016. Après 9 ans d’activités, ses objectifs ont été atteints, voire dépassés :
Ces résultats exceptionnels ont été obtenus grâce au soutien du Fonds Baillet Latour et des autres généreux donateurs, à la collaboration du Comité d’Experts et à la participation au projet de recherche interuniversitaire EOS « Pyramids and Progress » financé par le F.R.S.-FNRS et le FWO. Qu’ils en soient ici remerciés.
En plus d’être un grand scientifique, Jean Capart était aussi un grand vulgarisateur et tenait à partager le plus largement possible son amour pour la civilisation de l’Égypte ancienne. Dans ce but et celui de soutenir la recherche, il avait créé en 1923, au retour de l’ouverture de la chambre funéraire de Toutankhamon, la Fondation Égyptologique Reine Élisabeth avec le soutien de celle-ci. La Fondation, renommée depuis Association Égyptologique Reine Elisabeth (AERE), vient de célébrer le 1er décembre 2024 son 100ème anniversaire. Elle continue de soutenir la recherche, notamment par l’édition de la Chronique d’Égypte reconnue internationalement pour sa qualité scientifique.
Les résultats des recherches des égyptologues belges sont malheureusement peu connus du grand public. Faute de moyens, sa mission de vulgarisation s’est réduite après la mort de Jean Capart. Le Comité de Gestion du Fonds Jean Capart a décidé de soutenir un nouveau programme ambitieux de l’AERE pour la vulgarisation de la civilisation de l’Égypte ancienne destiné à un large public et, en particulier, de la contribution des égyptologues belges. Les moyens du Fonds seront liquidés prochainement en faveur de l’AERE et ses membres donateurs seront invités à rejoindre l’AERE en tant que membres ou donateurs. Nous les remercions d’avance.